Rationnement
Gouvernement de Vichy
Collaboration
Résistance
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La France sous le régime de Vichy traite de l'histoire de la France entre 1940 et 1944 lorsque le pays est sous domination allemande après la défaite militaire de juin 1940. Les Allemands qui occupent d'abord la partie nord, et à partir de novembre 1942, le pays tout entier laissent l'administration française sous l'autorité d'un gouvernement français dirigé par le maréchal Pétain et installé à Vichy. Le régime de Vichy est le nom généralement donné au régime qui s'est substitué à la Troisième République, sous le nom d'"État français" et qui perdure jusqu'à la Libération en août 1944, avant d'être remplacé par le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) dirigé par le général de Gaulle. Dès juin 1940, Pétain met en œuvre une Collaboration avec les Nazis, et celle-ci prendra plusieurs formes au cours de la guerre, dont les rafles de juifs.
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Instaurant un régime contre-révolutionnaire, le régime de Vichy veut réaliser une « Révolution Nationale ». Sa devise est « Travail, Famille, Patrie ». Dans l'optique de la restauration de la France, le régime de Vichy crée très tôt, sous la direction du général de La Porte du Theil, des camps de formation qui deviendront plus tard les Chantiers de la jeunesse française. L'idée est de réunir toute une classe d'âge (en remplacement du service militaire désormais supprimé), et, à travers une vie au grand air, par des méthodes proches du scoutisme, leur inculquer les valeurs morales du nouveau régime.
« Je fais à la France don de ma personne pour atténuer son malheur » proclame le 17 juin 1940 le maréchal Pétain, nouveau président du Conseil, qui vient de demander à l'Allemagne nazie les conditions d'un armistice. Dans son message aux Français du 25 juin 1940, le jour même de l'armistice, il annonce la dite « Révolution nationale ». « C'est à un redressement intellectuel et moral que d'abord, je vous convie », ajoute-t-il. Tandis que la devise républicaine Liberté, égalité, fraternité est remplacée par le slogan réactionnaire Travail, famille, patrie, Charles Maurras, fondateur de la revue royaliste L'Action française, salue la disparition de la « gueuse » (la République) en parlant d'une « divine surprise ». Les fondements idéologiques de cette « Révolution nationale » sont précisés dans le discours du 11 octobre 1940 :
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« Le désastre n’est, en réalité, que le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de l’ancien régime politique… Jamais, dans l’histoire de la France, l’État n’a été plus asservi qu’au cours des vingt dernières années… par des coalitions d’intérêts économiques et par des équipes politiques ou syndicales, prétendant fallacieusement représenter la classe ouvrière. Il faut aujourd’hui reconstruire la France… On ne saurait davantage y découvrir les traits… d’une revanche des événements de 1936 … L’ordre nouveau est une nécessité française. Nous devrons tragiquement réaliser, dans la défaite, la révolution que dans la victoire, dans la paix, dans l’entente volontaire de peuples égaux, nous n’avons même pas su concevoir. Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des « chances » données à tous les Français de prouver leur aptitude à « servir ». Seuls le travail et le talent redeviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu’en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes et les ont dressées les unes contre les autres. Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous. »
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